Les Actualités
Les
mouvements/organisations de paix des femmes en Israël (par
Haya Shalom et Lily Traubman
Toujours,
depuis l’établissement de
l’état d’Israël et
spécialement
depuis l’occupation qui a commencé en 1967, des
mouvements de paix
de femmes ont surgi en Israël avec une approche non-violente
dans
leurs activités.
Le
fondement idéologique de ces mouvements est la connexion
entre la
société patriarcale, l’occupation et la
négation du droit de «
l’autre » à une
auto-définition. Il y a aussi une connexion
entre différentes formes de violence ( comme la guerre) et
l’approche du genre. Les mouvements prétendent que
la justice
sociale doit être basée sur des valeurs
d’égalité et un
changement dans l’équilibre de pouvoir et pour
cela, qu’il est
essentiel de combiner les différentes luttes.
Permettez-moi
de mentionner certains de ces mouvements du passé : le WILPF
(Ligue
internationale des femmes pour la paix et la liberté), les
Femmes
contre l ’invasion du Liban, Bat Shalom (« Les
Femmes avec une
vision de paix juste »), les Quatre mères, le
Réseau des femmes
pour la paix, Femmes et Paix, les Parents contre le silence (dont la
majorité était des femmes), la
Cinquième femme, le Projet de la
commission des femmes, et d’autres.
Aujourd’hui,
nous avons les groupes suivants : La Coalition des femmes pour la
paix, Machsom Watch ( Femmes contre l ’occupation et pour les
droits humains), TANDI (le Mouvement des femmes
démocratiques
d’Israël) New Profile, « le Droit de
résister » et les Femmes
en Noir.
Avec
les Femmes en Noir, ce n’est pas la première fois
que des femmes
avaient réagi politiquement, mais c’est la
première fois que des
femmes ont décidé de réagir en public
à l’occupation et ses
maux et co ntre l’exclusion de femmes dans la prise de
décision de
l’état, en faisant usage de leur co rps et de
tactiques de silence
et de non-violence.
Aujourd’hui
il y a quatre vigies régulières hebdomadaires
chaque vendredi à
Jérusalem, Tel Aviv, Haïfa et Gan Shmuel. En plus
du slogan «
Stoppez l’occupation » les vigies
réagissent à des événements
politiques comme le blocus de Gaza, l’action violente de
l’armée
dans les territoires occupés, etc.
La
connexion entre Femmes en Noir en Israël, comme dans
d’autres
pays, maintient un contact régulier via Email et
l’Internet, et
organise des conférences internationales.
La
Coalition des femmes pour la paix
La
Coalition des femmes pour la paix (CWP) est une organisation
féministe contre l’occupation de la Palestine et
pour une paix
juste. Fondée en novembre 2000, après le
déclenchement de la
Seconde Intifada, le CWP est aujourd’hui est la voix
prépondérante
dans le mouvement de la paix israélien, rassemblant des
femmes
d’identité et de groupes très
variés. Le CWP s’est engagé
à
mettre fin à l’occupation et à
créer une société plus juste,
tout en augmentant l’inclusion et la participation des femmes
dans
le discours politique. Le CWP organise des campagnes publiques et
d’éducation et des programmes pour personnes
défavorisées,
travaillant à développer et intégrer
un discours féministe à
tous les niveaux de la société.
Parmi
les campagnes principales organisées par le CWP ces
dernières
années : Une campagne pour faire cesser le siège
de Gaza, des
manifestations de masse contre la se conde guerre du Liban et contre
l’attaque israélienne de Gaza, une coalition de 20
organisations
de femmes pour protester contre la violence sexuelle par des
autorités israéliennes dans le gouvernement et
l’armée, et des
campagnes locales et internationales réclamant la prise en
compte
des crimes de guerre commis par Israël.
Le
CWP soutient, renforce et assiste des militants et des organisations
de droits humains, en particulier les femmes et les jeunes. Chaque
année, le CWP organise une variété
d’ateliers et de séminaires
pour la formation de militants pour la paix, comprenant des
travailleurs des médias, planifie et organise des campagnes
publiques, des campagnes Internet et une assistance légale
pour les
militants. Le CWP aide aussi des initiatives nouvelles,
indépendantes
de paix et de justice sociale en fournissant une assistance
organisationnelle et de collectes de fonds, créant ainsi des
partenariats significatifs et des réseaux de
solidarité.
Le
CWP dirige aussi des campagnes internationales pour la paix et la
justice, en coopération avec des organisations des droits
humains et
des mouvements de femmes dans le monde entier. Par exemple, le CWP a
lancé un appel au gouvernement britannique, signé
par 100
organisations dans le monde, pour ne pas limiter la juridiction
universelle pour crimes de guerre ; et la coopération de la
CWP avec
la société civile norvégienne a
conduit au désinvestissement du
plus grand fonds européen de pensions publiques, de
compagnies
impliquées dans l’occupation.
A
côté de ses campagnes publiques et ses plaidoyers
en cours, le CWP
exécute deux projets à long terme :
«
Qui profite de l’occupation » est
un projet de
recherche qui apporte en ligne une base de données unique et
détaillée des compagnies internationales et
israéliennes qui
profitent directement de l’occupation israélienne
de territoires
palestiniens et des Hauteurs du Golan syrien. Le projet
lancé en
2007, sert comme source centrale et fiable concernant
l’implication
d’entreprises et économique dans
l’occupation, et répond aux
besoins de campagnes internationales et israéliennes et
d’organisations des droits humains travaillant sur la
responsabilité des entreprises et les droits du travail.
Le
site Internet du projet : whoprofits.org
“FORA
» est une organisation de militants
russophones dans le
CWP, promouvant un changement social et politique chez le public
russophone en Israël. FORA
expose
à des russophones les perspectives féministes et
critiques
regardant le militarisme et l’occupation, les droits humains
et le
sexisme et l’homophobie, et vise à
créer une changement radical
dans le dis cours des médias russophones en Israël
et d’étendre
et d’en courager l’implication de femmes parlant
russe.
Le
Mouvement des femmes démocratiques en Israël (MDWI)
(TANDI – en
hébreu)
MDWI
– TANDI est une organisation
arabo-juive fondée en 1948
sous l’impact du WWLL ( ???)
Quand
la guerre a été finie, il y avait un grand besoin
d’éducation
des femmes et de les familiariser et conscientiser avec ce qui se
passait autour d’elles. C’est pour cela que
l’association arabe
en formation s’est établie à Nazareth.
Le
mouvement se focalise sur des femmes arabes qui sont citoyennes
d’Israël, beaucoup vivant dans de petits villages
des régions
centrales et du nord. Ses principaux domaines
d’activité sont
l’égalité des femmes, dans tous les
secteurs de leur vie : au
travail, dans la société, dans la famille et dans
la politique ;
les droits des enfants, la paix et la démocratie. Les
activités du
groupe se centrent sur de jeunes femmes palestiniennes avec
l’objectif de la renforcer et de les éduquer sur
leurs droits à
un moment significatif de leur vie.
L’organisation
met aussi en œuvre des activités bi-nationales, rassemblant
des
femmes juives et palestiniennes pour qu’elles apprennent
à se
connaître et à travailler ensemble pour promouvoir
un changement
dans les rapports de pouvoir entre hommes et femmes dans les deux
sociétés. TANDI a une grande
expérience d’ateliers pour
renforcer des femmes désavantagées, par des
classes d’alphabétisme,
de formation, d’instructions de santé et
d’autres programmes.
Un
de leurs projets est « Un nouveau leadership des
jeunes femmes »
un projet qui se focalise sur une
série de cours de formation
visant à enseigner aux jeunes femmes arabes leurs droits
dans une
société démocratique et leur donner la
force de participer et de
réclamer une égalité politique
entière. les participantes
apprécient les cours car grâce à eux
ils introduisent des
changements concrets dans leur vie personnelle, mais aussi dans la
société dans laquelle elles vivent. Par exemple,
les participantes
du cours de Jaffa ont décidé
d’installer un jardin d’enfants
pour enfants arabes pour leur donner l’opportunité
ainsi qu’à
d’autres mères arabes d’entrer sur le
marché du travail.
Ces
jours-ci d’autres organisations de femmes se joignent
à une
pétition lancée par TANDI : Un appel «
pour soutenir un état
palestinien comme condition d’une paix
israélo-palestinenne juste
».
New
Profile
New
Profile est une organisation
féministe et la majorité
des militants sont des femmes. NP est un mouvement
pour
transformer la société israélienne en
une « société civile » -
un terme récemment inventé par une partie de la
gauche israélienne
pour mettre l’accent sur leur vision de la
société actuelle comme
« recrutée » ou «
militarisée ». C’est une organisation
spontanée qui agit contre la loi obligatoire du service
militaire et
soutient les gens qui refusent de servir dans les forces de
défense
israéliennes.
Principaux
objectifs de New Profile
* Réduire le
militarisme dans la société
israélienne.
*
Résister contre l’occupation
israélienne en Cisjordanie et dans
la Bande de Gaza.
*
Réduire le stigmate de profil 21 ( ???)
*
Supprimer la loi du service militaire obligatoire dans
l’armée
israélienne.
*
Aider les refusniks – des résistants ou des gens
qui ne veulent
pas servir l’armée pour d’autres raisons.
*
Soutenir les refusniks qui se trouvent dans une prison militaire
à
cause de leur refus de s’engager dans
l’armée ou de servir dans
les Territoires occupés.
*
Éduquer le public.
*
Embaucher des lesbiennes
Procédures
légales et enquête criminelle
En
septembre 2008, le procureur général
israélien, a ordonné à la
police d’ouvrir une enquête criminelle contre New
Profile à cause
d’allégations « d’incitation
à échapper au service militaire
» et d’aider des gens à se procurer des
exemptions
frauduleusement.
Le
26 avril 2009, huit militants New profile ont été
détenus et les
ordinateurs de l’organisation ont été
confisqués.
Une
des actions de New Profile pour faire prendre conscience est de
monter une exposition
avec
le slogan « …Ils
n’apprendront pas non plus la guerre… »
Isaïh 2,4. L’exposition montre des
publicités et des affiches qui
décrivent le militarisme qui a
imprégné la langue et la culture
d’Israël.
Machsom
Watch
Machsom
Watch*, une organisation israélienne
des droits humains
des femmes qui surveille les checkpoints militaires, se
spécialisant
sur le sujet. Machsom Watch est une organisation
de femmes qui
considère que les checkpoints sont une punition co llective,
un
moyen de séparer les villages palestiniens en
empêchant l’accès
entre les villages. Les femmes vont aux checkpoints deux fois par
jour, le matin, au commencement de la journée de travail, et
le
soir, à la fin de la journée de travail. Ce sont
les moments ou le
trafic aux checkpoints est le plus important. Les Palestiniens
subissent de longues périodes d’attente aux
checkpoints,
l’humiliation, le refus de laisser passer une ambulance
transportant une femme enceinte ou des malades.
Ces
passages sont vitaux pour les habitants palestiniens, et ils
n’ont
pas d’autre choix que de passer toujours par les horreurs des
checkpoints. C’est pour cela que
l’activité des femmes du
Machsom Watch est si importante. Elles
sont là pour regarder
s’informer, surveiller et rapporter ce qui se passe aux
checkpoints. Aujourd’hui, elles sont +/- 400 femmes qui
surveillent
régulièrement des dizaines de checkpoints
majeurs. Leur simple
présence a parfois un effet positif sur la
manière dont les soldats
traitent les Palestiniens, minimisant leur brutalité et
restituant
un certain respect aux Palestiniens. Plus d’une fois
l’information
par vidéo d’un incident
particulièrement cruel a atteint des
réseaux de télévision à la
suite de quoi, le soldat déviant est
poursuivi en justice ou puni.
Un
projet de documents sur les procès dans les tribunaux co
ntre des
Palestiniens
Les
femmes assistent et informent sur les procès où
des Palestiniens
sont poursuivi au tribunal/Les procès sont souvent plus
sévères,
inéquitables et discriminatoires quand on les compare aux
procès
qui ont lieu en Israël même. Les femmes enregistrent
ce qu’elles
voient et publient des rapports une fois tous les quelques mois.
Par
cette documentation qui révèle la nature de la
réalité
quotidienne, les femmes de Machsom Watch tentent d’influencer
l’opinion publique dans le pays et dans le monde et ainsi
pouvoir
en terminer avec une occupation destructrice qui cause du tort
à la
société israélienne ainsi
qu’à la société
palestinienne.
Ne
pas obéir – contre les
régulations réduisant la libre
circulation de Non-Juifs
«
Désobeissance » - Nous refusons
d’obéir. Un
mouvement de femmes qui a démarré suite
à l’initiative d’une
seule femme - Ilana
Hammerman
–
une écrivaine et une traductrice – qui en toute
connaissance de
cause organise illégalement le transport de femmes
palestiniennes
des Territoires occupés vers Israël pour une
journée de plaisir à
la mer. Ce faisant, elles commettent un acte de résistance
contre la
loi qui sépare et dénie le droit fondamental
à la liberté de
circulation mais offre aussi un jour de liberté à
ces femmes.
C’est
une petite action mais significative. Ilana Hammerman attend
à
présent un procès dans les tribunaux
israéliens tout comme les
femmes qui soutiennent son initiative et qui courageusement
l’exprime
dans les médias. Ci-dessous la déclaration
d’une femme qui
soutient l’initiative :
«
Nous nous dissocions complètements des
régulations racistes qui
font la discrimination entre les habitants des Territoires
occupés
tenus par Israël, sur la base de la religion et de la
nationalité
et qui interdit la libre circulation pour les Non-Juifs et
l’entrée
en Israël dans la Ligne verte. En même temps, des
Juifs, citoyens
d’Israël sont autorisés à
aller et venir dans les Territoires
occupés sans restriction. Nous rejetons
l’affirmation de «
nécessité de sécurité
». Ces régulations servent uniquement
l’occupation, la discrimination, le vol et la
dépossession
pratiqués dans les Territoires occupés depuis
plus de 40 ans »
Nous,
tout comme Ilana Hammerman et ses amies, sommes prêtes
à participer
à des actions similaires de transporter et contacter des
Palestiniennes désireuses de franchir les checkpoints
largement
répandus dans toute la Cisjordanie et qui rendent la vie
d’habitants
non-juifs de cette région si misérable.
»
Une
conférence de femmes israéliennes et
palestiniennes à Bet Omar
Le
12 mars 2011, une conférence extraordinaire a eu lieu
à Bet Omar
dans les Territoires occupés. 400 femmes
israéliennes et
palestiniennes y ont participé. La conférence a
eu lieu après
beaucoup d’années pendant lesquelles la
coopération entre femmes
était impossible. A cause de beaucoup de restrictions : la
construction de la barrière de
sécurité, les checkpoints et les
lois qui empêchent la circulation dans les Territoires
occupés,
ainsi qu’à cause de l’opinion politique
qu’une telle
coopération est un acte qui normalise
l’occupation.
Ce
sont les paroles de Ilana Hammerman à cette
conférence qui résument
l’idée du mouvement Désobéissance
:
« La loi concernant l’entrée en
Israël n’est ni légale ni
légitime et ne devrait pas être obéie.
Nous, le groupe
Désobéissance
de
femmes israéliennes continuera à agir en vue de
la suppression de
cette série de lois militaires et civiles qui transforment
la vie de
nos amies palestiniennes et de leur familles en enfer ».
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